L’ancien ministre des Mines du Niger a été arrêté
L’ancien ministre des Mines du Niger a été arrêté
Des camions transportent de la roche contenant de l'uranium, le 23 février 2005 sur le site de la mine d'uranium à ciel ouvert de Arlit (Niger), dans le désert de l'Aïr, une des régions les plus déshéritées du monde.
AFP/Pierre Verdy
Les forces de sécurité nigériennes ont arrêté cette semaine l'ancien ministre des Mines Mohamed Abdoulahi et trois autres personnes, dans le cadre d’une enquête sur des contrats signés avec des sociétés étrangères, à l'époque où Mamadou Tandja était le président de la République. La junte militaire qui l’a renversé en février dernier avait promis d’assainir la vie politique du pays.
L’interpellation de ces quatre personnes a été annoncée dans la soirée de mercredi 16 juin 2010 à Niamey. Il s’agit de l’ancien ministre des Mines Mohamed Abdoulahi et de son ex-secrétaire général Oumarou Masaladi, ainsi que de Hadia Toulaye Tandja, fils cadet de l’ancien président de la République, et de son ami Ibrahim Hamidou, directeur de publication du journal La Tribune du Peuple.
Tous les quatre sont accusés de « trafic d’influence, pots-de-vin et blanchiment de capitaux » dans l’affaire dite « de permis de prospection minière ». En effet, dans un acte notarié confidentiel largement publié par la presse locale, le fils de l’ancien président et son ami de la La Tribune du Peuple se sont partagés plus de cinq millions de dollars (près de quatre millions d’euros) de commissions versées par une société australienne intéressée par l’uranium nigérien. Il y a quelques mois de cela, huit directeurs de publication de journaux avaient été interpellés par la police pour avoir publié ce document compromettant.
Avec ces premières interpellations de personnalités soupçonnées d’actes de délinquance économique, on peut dire que l’assainissement annoncé par la junte militaire nigérienne a bien commencé. Près de 20 inspecteurs d’Etat ont reçu des instructions du général Salou Djibo, président de la junte, pour traquer les indélicats. Une Commission de lutte contre la délinquance économique et fiscale se charge d’approfondir les enquêtes et de transférer les dossiers retenus à la justice.