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FEMMES, AVENIR DE L'AFRIQUE
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28 juin 2010

Guinée-Conakry: la voie des urnes

Guinée-Conakry: la voie des urnes

 

Guinée-Conakry: la voie des urnes

Un soldat guinéen surveille l'entrée d'un bureau de vote, ce dimanche, à Conakry.

REUTERS/Luc Gnago

 

Les électeurs guinéens ont voté dans le calme lors de la présidentielle, ce dimanche. En soi, un succès inespéré au regard du calvaire que subit ce pays depuis un demi-siècle. Mais le plus dur reste à faire: désigner, sans doute à la faveur d'un second tour, un vainqueur reconnu par tous.

 

Ce dimanche, les électeurs guinéens ont voté avant tout contre le fatalisme. Qui aurait osé, en décembre 2008, au lendemain de la mort du vieil autocrate Lansana Conté, miser un kopeck sur la tenue, dix-huit mois plus tard, d'un scrutin présidentiel digne de ce nom? Qui aurait parié un franc guinéen sur une telle issue après le putsch qui porta au pouvoir le capitaine Moussa Dadis Camara, alias "MDC", fils naturel de Bokassa et de la Mère Ubu? Qui enfin, aurait eu l'audace d'engager sa chemise sur une élection pluraliste voilà neuf mois, quand les nervis de Dadis transformèrent le stade de Conakry, théâtre d'un meeting d'opposants, en cimetière à ciel ouvert? Bilan: au moins 156 tués, des centaines de blessés et des viols par dizaines.

Hommage donc à celles et ceux qui, envers et contre tout, ont voulu croire à la primauté des urnes sur les armes. La junte qui, après la tentative d'assassinat de MDC par son aide de camp, a repris les rênes du bateau ivre, ont tenu parole. Son chef, Sékouba Konaté, avait promis une présidentielle à laquelle ni les militaires, ni les membres du gouvernement transitoire, ne pourraient participer. Et de fait, ce fameux 27 juin, 24 candidats civils ont brigué les suffrages de 4,2 millions de leurs concitoyens.

Il n'empêche. Le plus dur reste à venir. Et il faudra davantage que l'engouement populaire suscité par une consultation inédite pour solder le passif d'un demi-siècle de tyrannie. Tour à tour, Ahmed Sékou Touré puis Lansana Conté ont confisqué les leviers d'un ersatz d'Etat, quitte à recourir, pour mieux le verrouiller, au poison de l'ethnisme. Sur un terrain à ce point miné, les opérations de vote s'avèrent moins dangereuses que le décompte des bulletins et la proclamation des résultats provisoires, attendue mercredi, puis définitifs, quatre jours plus tard. La loi du genre veut que chacun s'engage à respecter le verdict de l'isoloir tant que celui-ci lui semble favorable.

Ce lundi, en fin d'après-midi, la rumeur annonçait un ballottage -programmé le 18 juillet- entre l'ancien Premier ministre d'ethnie peul Cellou Dalein Diallo, président de l'Union des forces démocratique de (UFDG), et l'opposant historique malinké Alpha Condé, chef de file du Rassemblement du peuple (RPG). A Paris, les autorités ont établi un palmarès des scénarios les plus risqués en terme de paix civile. Le plus périlleux? Une éviction de Cellou Diallo dès le premier tour. Suit un tête-à-tête au second tour entre celui-ci et Alpha Condé. Puis un face-à-face entre le même Cellou Diallo et Sidya Touré (Union des Forces républicaines).

La Guinée a voté contre le fatalisme. Elle entrera dans l'âge démocratique à deux conditions: que les vaincus admettent leur défaite; que le vainqueur associe ses rivaux au pouvoir dont il héritera

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