Des maitres coraniques de Touba reconnaissent à la cravache des vertus pédagogiques
Des maitres coraniques de Touba
reconnaissent à la cravache des vertus pédagogiques
Tous ont condamné par
la dernière énergie les sévères brimades exercées , récemment , sur deux
enfants par un maitre coranique . Des images qu’ils ont qualifié
d’horribles et de sauvages .Néanmoins ,sur un échantillon de 50 maitres
coraniques et enseignants arabisants approchés , nous avons été
surpris de noter que tous nos interlocuteurs , après
s’être offusqués de ces violences inhumaines exercées sur
les deux talibés par leur maitre , ont , tous , manifesté ,
également , leur désapprobation par rapport à l’idée qui est de mettre ,
définitivement , de côté , la cravache , dans les écoles . L’argument
qui a été le plus brandi par ces enseignants religieux , c’était de
dire , qu’ils ne sauraient exclure , sans raison véritablement valable , un moyen pédagogique accepté par l’Islam
Selon Abdou Lahad Niang , membre de la Rabita de
Touba (association de maitres coraniques ) ,les maltraitances de ces
deux enfants ne sauraient justifier ce tollé , subitement créé , « par
des organisations nationales et internationales dont le
salut, totalement, est tributaire de ces genres
d’événements ». Il ajoutera que la religion musulmane n’a jamais
interdit la cravache , mais qu’il en a réglementé l’usage
. « C’est de cela qu’il devrait être question dans les débats » ,
dira-t-il . « L’islam , explique notre interlocuteur , invite
l’enseignant à emprunter divers moyens
avant d’avoir recours à la cravache . En fait , poursuit-il ,
l’enseignant doit procéder par des remontrances , par
engueulades et par mépris . Si aucun résultat signifiant
n’est obtenu , il vérifie si les blocages ne se situent pas à son niveau après avoir scruté , attentivement , l’environnement
immédiat de l’enfant . C’est là , seulement , qu’il lui est permis
d’utiliser la cravache . Et le cas échéant , il devra en chercher une
qui ne soit pas en mesure de blesser l’enfant , ensuite
éviter de frapper de manière saccadée , éviter de taper au même endroit
, limiter l’élan de la main à la hauteur de l’épaule et faire savoir à
l’enfant ce pourquoi il est puni. Oustaz Adama Ndiaye , qui tient , lui
aussi , un daara au quartier Neew-ga , abordera dans le même sens , non sans dire que sans la cravache , il n’est plus possible
d’éduquer les enfants d’aujourd’hui . A l’en
croire , ce sont « ces interdictions malveillantes qui sont à l’origine
toutes ces mauvaises conduites qui font séjourner leurs auteurs dans
les prisons » . Massaer Dieng , officiant en tant qu’enseignant
arabisant dans une école publique liera l’interdiction du châtiment
corporel au très faible niveau des élèves .Ce constat est très
fréquemment revenu sur les réactions collectées, surtout chez les
enseignants en fonction dans les établissements publics .D’autres
personnes qui ont requis l’anonymat ont accusé les organisations dites
de défense des droits de l’homme d’être derrière ce qu’ils ont qualifié
de « cavale contre les écoles coraniques ».Du côté de l’école française , on
semble se catonner sur un article 14 qui interdit , formellement, les
châtiments corporels . Selon Babacar Samba Fall , un enseignant qui
utilise une cravache avoue son incapacité à amener l’élève vers une
compétence donnée . Le débat est ouvert.