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FEMMES, AVENIR DE L'AFRIQUE
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11 juin 2010

Les Eléphants, symbole national ivoirien

 

Les Eléphants, symbole national ivoirien
L'équipe nationale de football de la Côte d'Ivoire à son arrivée en Afrique du Sud: Didier Drogba, au centre, est entouré de ses coéquipiers ivoiriens.
L'équipe nationale de football de la Côte d'Ivoire à son arrivée en Afrique du Sud: Didier Drogba, au centre, est entouré de ses coéquipiers ivoiriens.
Reuters/ Adnan Abidi
Par RFI

La fièvre électorale est confrontée à rude concurrence en Côte d’Ivoire. Celle de la fièvre du football, qui monte, qui monte. Menée par la star Didier Drogba, l’équipe nationale des Eléphants est une constellation d’étoiles du football dont beaucoup évoluent dans les plus grands clubs en Europe. Mais au-delà de ses qualités sportives, cette formation est aussi et surtout un symbole pour ce pays déchiré par une crise qui a éclaté en 2002 : le symbole de l’unité nationale.

Avec notre correspondant à AbidjanNorbert Navarro

Et si la Côte d’Ivoire ressemblait à son équipe de football ? En dépit d’une guerre et de sept ans de crise, c’est toujours l’union sacrée autour des Eléphants. Ancien avant-centre et star du foot africain, Laurent Pokou en atteste :« Là, je vous montre un de mes trophées. Il m’a été décerné à Alger. C’est le trophée de meilleur buteur du siècle, de tous les temps. Les Eléphants, pour tous les Ivoiriens comme pour moi, c’est le symbole du pays. Parce que les Eléphants, pendant cette crise que les Ivoiriens ont connue, tous les politiciens, toutes tendances confondues, étaient unis derrière les Eléphants ».

 

Ils étaient unis et ils le sont encore. A Abidjan, pas un dirigeant politique n’a manqué à l’appel pour prendre sa carte de supporter des Eléphants. Le président Laurent Gbagbo est détenteur de la carte numéro 1, l’ancien président Henri Konan Bédié possède la carte numéro 4 et l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara la numéro 11. Ici comme partout dans le monde, cet engouement n’a rien de gratuit. L’enjeu, c’est la conquête de la jeunesse.

En Côte d’Ivoire aussi, la fièvre du foot se contracte tôt et à chacun son idole comme en témoignent ces enfants : « Le meilleur joueur africain, pour moi, c’est Eto’o». Pour un autre, c'est « Drogba Didier, même si, cette année, à la Coupe d’Afrique, ça n’a pas été impeccable»Quant à un autre, c'est Messi « parce que Lionel Messi joue du pied gauche. Moi aussi, je joue du pied gauche». 

A Abidjan, c’est en chansons que se joue la Coupe du monde. Car les artistes sont de la partie, comme le groupe Système sonore dont le premier disque est dédié aux Eléphants :  « Eléphants, O, assaèh, les Ivoiriens vous remercient, pour ce que vous faites pour ce pays. Assaèh, Eléphants, O, assaèh».

Les Eléphants, élément fédérateur

Pour le chanteur de Système sonore, une chanson pour les Eléphants s’impose : « parce que les joueurs ont contribué à plus de 50 % à ramener la paix dans ce pays. Avant, tout se passait dans la partie sud du pays. Et il y a eu un match capital, un match de gala. Et le capitaine Didier Drogba a demandé à ce que le match se joue à Bouaké, qui est le fief des rebelles. Le match s’est déroulé là-bas sans d’incident. Tout le monde était content. On a oublié les armes ».

Les Eléphants communiant pour la paix à Bouaké, capitale de l’ex-rébellion, ce geste valait bien un hymne à l’équipe nationale. Il faut dire que le symbole a marqué les consciences en Côte d’Ivoire. Jean Baptiste Akrou, Directeur général du groupe Fraternité matin affirme qu' « Au plus fort de la guerre que nous avons vécue, les Eléphants ont toujours constitué un catalyseur, une sorte d’élément fédérateur de la nation ivoirienne, un élément déclencheur de ce qui va arriver par la suite c'est-à-dire l’accélération du processus de paix à travers le « dialogue direct » et l’instauration d’un gouvernement dirigé par le Premier ministre issu de la rébellion. Et une deuxième participation consécutive à la Coupe du Monde est déjà la preuve que ce pays est un grand pays qui sait résister et qui tient debout ».

Mais, c’est bien connu, les Eléphants, ça trompe énormément. Le 24 janvier dernier, le ciel est tombé sur la tête des Ivoiriens. Leur équipe, qui comptait parmi les favorites de la CAN en Angola, est éliminée par l’Algérie en quart de finale. Consternation et colère ce soir maudit dans les rue d’Abidjan. Depuis, avec l’équipe nationale dans le même groupe que le Brésil et le Portugal et la blessure de Didier Drogba, nombreux sont les supporters qui se demandent si une malédiction ne poursuit pas ces Eléphants sans défense.

C'est le cas de Georges Coffi, ancien journaliste à la télévision, aujourd’hui conseiller du Premier ministre « Les Ivoiriens sont partagés. Un groupe pense que tout est perdu et l'autre pense que la blessure de Drogba est salutaire, qu'elle donnera la possibilités aux jeunes de l'équipe de montrer leurs capacités. Je penche pour cette deuxième hypothèse car Drogba est proche de la retraite et il faut donner la chance aux autres. (...) Je pense qu'on ira au deuxième tour, mais sans Drogba, parce qu'on a constaté une chose, tous ses coéquipiers lui balancent la balle et il ne sait pas quoi en faire. Donc s'il ne sait pas capitaliser ces balles, on est parti pour perdre. »

Le Mondial d’Afrique du Sud, un défi à relever 

En Côte d’Ivoire, les supporters vont trembler pour leur équipe. Mais il en est un qui la voit déjà championne du monde. Bouraïma Traoré, c’est son nom, est né il y a 37 ans à Boundiali, dans le nord de la Côte d’Ivoire. Enfant, la poliomyélite l’a privé de l’usage d’une jambe. Tous les Ivoiriens connaissent Bouraïma sous le sobriquet de « Monsieur le Maire ». Et c’est dans une galerie commerciale d’Abidjan que, chaque jour, le plus connu des supporters des Eléphants tient conseil.

« Monsieur le Maire » s'empresse aussi d'exhiber son album-photo personnel aux côtés de nombreuses stars du football. Il ne cache pas son bonheur  : « le foot, c’est ma vie. Le foot m’a tout donné. Le foot m’a permis de croiser des gens que je rêvais de croiser dans ma vie, de côtoyer des sommités du football mondial. Avec le football, j’ai bravé mon handicap ».

Père d’une fillette de 8 ans, « Monsieur le Maire » vit aujourd’hui à Abidjan. Inlassable supporter, Bouraïma rêve de vivre, en Afrique du Sud, sa deuxième Coupe du monde.


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